Histoire pour apprendre à coder – Le boulier

Histoire pour apprendre à coder – Le boulier

Lorsque l’on souhaite apprendre à coder, on pense que l’on va apprendre un métier qui est très récent. C’est vrai, si vous apprenez un langage de programmation votre objectif sera certainement de vouloir réaliser des sites web ou des logiciels via un ordinateur. Cela fait partie des nouveaux métiers qui ont vu le jour avec l’essor des nouvelles technologies.

Si je vous demandais à quand remontent les origines des langages de programmation, je pense que la majorité des lecteurs de ce billet de blog estimerait que cela remonte à moins d’un siècle. C’est là qu’il peut sembler y avoir un paradoxe. Même si le métier de développeur web ou de développeur de logiciel est très récent dans notre Histoire, l’origine de l’informatique et des langages de programmation est bien plus lointaine que l’on ne pourrait le penser.

En réalité, l’informatique que l’on connaît aujourd’hui est le résultat final de trois innovations humaines (que je traiterai à travers trois billets de blog) :

  • La mécanisation des opérations de calcul
  • La programmation
  • La notion d’algorithme

Dans ce premier billet de blog, je vais revenir sur la mécanisation des opérations de calcul.

Qu’est-ce la mécanisation des opérations de calcul ?

L’homme a cherché depuis plusieurs siècles des solutions pour calculer plus rapidement. Les méthodes pour compter et calculer peuvent être radicalement différentes d’un endroit du globe à l’autre.

Ainsi, le boulier, essentiellement en Asie, est un outil mécanique utilisé pour calculer, et ce depuis des siècles.

Dans un article du journal Le Monde du 26 novembre 1987 (réservé aux abonnés), un journaliste avait suivi des expériences faites dans des classes pour utiliser le boulier. Il est expliqué que lors de concours de calcul au Japon, le choix du boulier était supérieur à la calculatrice électronique. Le boulier permet même de calculer plus rapidement qu’une calculatrice !

« Avec le boulier, un enfant est capable de raisonner sur un nombre qu’il ne sait pas désigner », observe Mme Josette Huso, institutrice en CP à Grigny.

Le boulier offre la possibilité d’acquérir une réflexion visuelle où l’on va déconnecter le nombre de son aspect abstrait. On ne visualise que des boules. De plus, cela permet de voir les opérations dans leur ensemble. Une addition ou une soustraction sont des opérations pratiquement identiques dans cette méthode de calcul alors que dans les pays occidentaux, on va les traiter comme deux éléments d’apprentissage distincts. Les élèves qui ont appris à calculer avec un boulier sont souvent meilleurs en calcul mental. Ils ont une méthode de calcul différente.

En développement, c’est la même chose. En fonction de la façon dont sera écrit le code, on va avoir une réflexion différente pour arriver à un résultat. C’est pour cette raison qu’il est important de maîtriser les bonnes pratiques de la programmation car cela permet d’avoir un code plus efficace et lisible.

Le boulier illustre le paradoxe que l’on retrouve au Japon mais également dans le développement et l’informatique. Nous avons des outils ultra modernes tout en utilisant des logiques, des méthodes, qui sont ancestrales (même si l’usage du boulier n’est pas nécessaire pour apprendre à coder). Cette méthode est ancienne et les bouliers sont des objets rustiques dont la puissance pédagogique a traversé les siècles.

A l’heure du débat sur la nécessité d’apprendre le code à l’école, cela pourrait commencer par l’apprentissage de certains socles. L’usage d’un boulier dans une classe pourrait, paradoxalement, être un élément de l’apprentissage du code à l’école.

C’est donc assez amusant de constater que nos élèves (ceux qui ont eu des leçons avec un bouliers) « apprennent » depuis des décennies des logiques courantes en programmation à l’école…

Pour aller plus loin, je vous invite à comprendre le mécanisme du boulier à travers cette vidéo et pourquoi pas vous amusez avec un boulier … numérique !

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